La majorité des plastiques produits dans le monde finissent leurs chemins dans l’environnement marin, suscitant des problèmes potentiels de pollution. Des processus physico-chimiques et biologiques engendrent la dégradation des plastiques en de fines particules, appelées microplastiques (MPs) et nanoplastiques (NPs). Différentes recherches ont été menées sur les conséquences des MPs sur les organismes, mais très peu d'études ont été réalisées sur leurs dynamiques d’ingestion et de dépuration par l’utilisation de particules marquées. Ce projet met en lumière la préparation de microparticules de polystyrène (PS) radiomarqués au ¹⁴C ainsi que l’étude de leur effet et de leur bioaccumulation et biodistribution grâce à l’utilisation de la méthode d’autoradiographie dans le pétoncle géant (Placopecten magellanicus) qui présente un intérêt socio-économique dans l'Est du Canada.
Cette étude présente la cinétique de bioaccumulation des MPS-¹⁴CPS d’une taille de 1,3 ± 0,2 μm ainsi que leur potentiel impact sur la condition énergétique des individus exposés. La synthèse des MPS-¹⁴CPS et des MPs non radiomarquées (MPS-PS) a été réalisée afin d’obtenir la taille désirée pour la contamination des organismes. Ensuite, la période d’exposition a été menée durant 3 mois en alimentant les organismes avec un mélange de microalgues et de MPS-¹⁴CPS à des niveaux de concentrations similaires à celle du milieu marin. Durant la période de dépuration de 3 mois, les organismes ont été nourris avec des microalgues, permettant d’évaluer le taux de dépuration des MPs par les organismes.
Les résultats montrent une ingestion des MPs dans le système digestif et particulièrement au niveau de l’hépatopancréas, l’intestin et l’anus. Ainsi, une faible bioaccumulation des MPs a été observée durant la période d’exposition. De plus, les organismes ont été capables d’éliminer rapidement les microparticules, 5 jours après la dernière exposition. Nos résultats indiquent que les MPs de polystyrène ne sont pas bioaccumulées dans les autres organes du pétoncle incluant le muscle qui est la partie comestible. Finalement, les microparticules n’ont pas eu d’effet sur la condition énergétique des pétoncles, aucune variation des réserves en glycogène ni des profils lipidiques n’a été observée.